Paris, le Toit de la Grande Arche
Située sur l'axe le plus prestigieux de Paris
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L’histoire de cet axe débute au XVIIème siècle, lorsque Louis XIV demande à son premier jardinier, André Le Nôtre, de lui tracer un axe partant de la Cour Carrée du palais du Louvre et traversant le jardin des Tuileries pour se diriger vers le Nord Ouest de Paris, en direction du château de Saint Germain en Laye, où les rois appréciaient les chasses à cour dans sa forêt giboyeuse. Au XVIIIème siècle s’ajoutèrent deux nouveaux éléments à cet axe : la place de la Concorde sous Louis XV (à laquelle on ajoutera le fameux obélisque au XIXème siècle) et l’avenue des Champs-Élysées sous Louis XVI. Napoléon Ier compléta cet alignement parfait par deux arches : l’Arc de Triomphe situé sur la place de l’Etoile et un autre de dimension plus modeste, l’Arc du Carrousel, tous deux à partir de 1806. La construction du quartier d’affaire de La Défense, hors des limites de Paris, à partir de la fin des années 1950 dressa le décor du dernier jalon de l’Axe Historique : après de nombreux projets de toutes formes proposés à partir de la fin des années 1960, la Grande Arche est enfin retenue au début des années 1980. Cette arche gigantesque (110 mètres de hauteur, 112 de profondeur et 108 de largeur) laisse passer la ligne invisible initiée, par Le Nôtre, est une ouverture monumentale sur Paris. Un alignement parfait ou presque… Spreckelsen a en effet souhaité décaler la Grande Arche de 6° 33’’ afin de mettre en valeur le volume du cube et recréer le décalage existant déjà entre la Cour Carrée du Louvre et la place de la Concorde. |
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Un défi technique et humain
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La conception et la construction de la Grande Arche de La Défense fut un défi relevé avec succès par une équipe de 2 000 ouvriers, compagnons, ingénieurs et architectes. Le président de la République sélectionna en 1983 parmi 423 autres projets la Grande Arche d’un architecte danois alors inconnu, Johan Otto Von Spreckelsen. N’ayant construit que 3 petites églises et sa propre maison auparavant, Spreckelsen, associé à l’architecte des Aéroports de Paris Paul Andreu, va concevoir un monument aux lignes très pures cachant une structure très complexe. Cube évidé de 300 000 tonnes reposant sur 12 piliers s’enfonçant jusqu’à 30 mètres dans le sol, ce monument possède une megastructure conçue de telle sorte que les forces soient exercées dans toutes les directions: tel un dé, la Grande Arche pourrait reposer sur n’importe quelle face. La construction (1984-1989) fit appel à de nombreuses techniques innovantes, notamment pour la mise en place du toit de 30 000 tonnes à une hauteur de 100 mètres, qui fut réalisé tel un pont en partant de chaque tour. |
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Johan Otto Von Spreckelsen exigea les matériaux de la meilleure qualité pour son œuvre : béton précontraint à base de fumée de silice, alliant solidité et flexibilité (une densité de 350 kg au m3 contre 120 kg au m3 pour un pont normal), 2,5 ha de verre anti-reflets, 3,5 ha du même type de marbre que celui utilisé par Michael Ange pour ses oeuvres : le marbre de Carrare. Chaque plaque coûta le prix d’une petite voiture. Malgré le décès de Johan Otto Von Spreckelsen en 1987, la Grande Arche de la Défense fut terminée en 1989 pour le bicentenaire de la Révolution Française. |
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La Grande Arche, un monument dynamique
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 Inaugurée à l’occasion de la tenue du sommet du G7 et du bicentenaire de la prise de la Bastille le 14 Juillet 1989, la Grande Arche a rejoint avec faste les arcs du Carrousel et de Triomphe sur l’Axe Historique. Cent ans exactement après l’inauguration de la Tour Eiffel. L’ouverture au public le 26 août 1989 pour le bicentenaire de la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen rend opérationnel le monument : car la Grande Arche, située au cœur du plus grand centre d’affaires européen, est un lieu de vie. La Grande Arche abrite sur une paroi le Ministère de l’Equipement et sur l’autre la société d’assurance AXA, ainsi que la Caisse des Dépôts et Consignations, soit 4 000 personnes occupant 46 000 m² de bureaux répartis sur 35 étages et deux parois. 500 000 visiteurs empruntent les ascenseurs panoramiques uniques au monde pour admirer la vue sur l’Ouest parisien et surtout l’alignement parfait avec les monuments prestigieux de l’Axe Historique. La Liberté et l’art sont à l’honneur sur le toit de la Grande Arche où l’on peut admirer des expositions d’œuvres d’art afin de promouvoir des artistes inconnus. Les visiteurs peuvent ensuite apprécier de bons vins et de la cuisine tant moderne que traditionnelle après leur visite dans ce cadre privilégié. Le toit de la Grande Arche est aussi un lieu de rencontre, où se déroulent cocktails et conventions dans un cadre privilégié. |
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